Savoirs en chemin

Passeur de cultures


鐘響兆福

Cloche qui résonne annonce les meilleurs auspices

‘zhōng xiǎng zhào Fú’ - Pratique culturelle, Temple taoïste, Pékin.


De même que pour cette cloche, faire résonner une rencontre entre deux cultures est source d’expériences extraordinaires et d’échanges d’une grandes richesse. C’est à mon sens l’un des principaux apports du voyage, celui qui nous fait grandir et nous transforme.

Encore faut-il arriver à produire l’étincelle liant deux personnes, deux peuples alors que les barrières sont nombreuses : us et coutumes, caractères variés, religions, règles, langues, apparences. Sujet de mes attentions, sujet d’importance pour la réussite de mon projet, j’ai tenté d’intégrer cette réflexion dès la préparation de mon voyage.
Comment produire cette résonnance entre le voyageur et les autochtones ?

Première condition impérative et règle d’or du voyageur : l’ouverture d’esprit, une attention à ce qui nous entoure et le sourire, baguette magique qui peut lever bien des barrières. Cependant, cela peut parfois présenter ses limites que ce soit pour des raisons contextuelles, culturelles ou si on a l’air d’un baroudeur solitaire barbu taoïste maghrebin tout droit descendu de sa montagne.

Pour parer à un maximum d’éventualités, j’ai tenté d’avoir plus d’un tour dans mon sac, littéralement ou pas, pour passer d’une culture à l’autre, pour faire passer d’une culture à l’autre.

Et parce que c’est plus drôle ainsi, illustrons tout cela sous forme de petites anecdotes de voyage. La série d’articles “Passeur de cultures” sera donc dédiée à la mise en valeur de ces moyens qui m’auront permis de créer des passerelles entre les mondes.

Explosion musicale en transsibérien

Face à mon regard vide, elle se met à chanter “les yeux noirs” à capella ! Bien malheureux de ne pas l’avoir appris plus tôt avec mon frère et ma soeur qui l’interprétaient fort bien lors de nos rencontres musicales, je lui fais comprendre que je ne sais la jouer.

Qu’à cela ne tienne ! On part en duo sur Katyusha, elle chantant, moi jouant et la moitié du wagon tapant des mains. Puis sur Kalinka, la voilà qui se met à danser en plus !

Cette épisode passé, l’ambiance changea complètement dans le wagon. Une jeune fille russe parlant anglais se manifesta et pris le rôle de l’interprète. Malgrè les quelques maigres heures restantes avant ma destination, les échanges furent à partir de ce moment là très riches. Les questions pleuvaient dans les deux sens, on s’échangeait ici et là des mets plus ou moins identifiés aux saveurs surprenantes. J’ai même failli finir marié par la grand-mère russe !

La chaleur humaine entre tous était alors palpable, confirmant ainsi que cette soi-disant froideur russe n’est autre qu’un cliché de plus.

Vous l’aurez compris la musique et, dans le cas de cette histoire, l’accordéon sont un magnifique passeur de cultures. Les trois kilos cinq en plus dans mon paquetage sont bien peu en comparaison des instants passés dans ce train et de ce que j’ai pu apprendre de cette culture russe.

À suivre…