S'équiper : Fjall ofenstrü !
“Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.”
Un classique. La Fontaine
Il n’est point de préparation au voyage sans casse-tête pour la constitution du paquetage adapté ! Je n’ai pas dérogé à cette règle et après ces quelques premiers mois déjà écoulés depuis mon départ, la dure loi du terrain a déjà confirmé ou infirmé la pertinence de certains choix d’équipement.
L’enjeu est de taille car les critères de sélection sont nombreux. Il y a le jeu de l’optimisation du compromis entre nécessité, volume et poids où l’erreur aura vite fait de transformer tout déplacement en pénitence sous une croix bien lourde et encombrante. Heureusement, on a le joker de la polyvalence des objets qui fera gagner de précieux kilos et litres dans cette lutte de compromis sans merci. Mais c’est sans compter sur le coup de l’image, imposant un minimum d’apparence respectable suivant les cultures et pour tordre le cou au préjugé du français “bien sale”. Surtout que lorsque l’on voyage, les vêtements en prennent un coup et il sera préférable de penser à un temps de séchage court et une bonne dose de résilience à la saleté.
Et pour pimenter le tout, j’avais quelques critères perso supplémentaires, à commencer par l’éthique des objets. Cela corse grandement la chose car ce n’est pas toujours facile dans le registre des équipements du voyage, mais lorsque c’est possible, c’est incontournable. Ma soif en expérimentations et activités de tout genre m’impose un lourd tribu : lorsque l’on va pratiquer des arts martiaux, travailler en entreprise et à la ferme, randonner à pied et à cheval, faire du bivouac en pleine nature et en tout type de saison, s’adonner aux plaisirs de la musique, de la photographie, de l’écriture et de la lecture (etc.), on peut vraiment parler de casse-tête pour arriver à caser tout le nécessaire dans ses soixante litres dorsaux. Et pour finir, bien entendu, je refuse pour raison éthique l’approche du “j’achète quand j’ai besoin, puis je m’en débarasse”.
Ma sélection de voyage fut donc le fruit d’une réflexion pour le moins complexe et j’ose espérer pouvoir vous faire part d’idées utiles. Cette fois-ci, il s’agira de ma seconde peau inférieure, autrement dit, mon pantalon Fjallraven.
D’accord, le nom de cette marque suédoise n’est pas des plus simples à prononcer - à peu près “Fiale Ravenne”. Cet exotisme passé, j’ai été à tel point conquis par la bête, découverte quelques mois à peine avant mon départ, que j’en ai pris deux pour constituer (quasiment) tout ce dont j’aurai besoin pour mes jambes au cours du voyage.
Première caractéristique, c’est réellement une seconde peau ! Je peux tout faire avec, et je l’ai bien éprouvé depuis, de l’excursion en montagne en conditions difficiles à la nuit paisible dans le train, de la semaine d’équitation à la pratique des arts martiaux nécessitant une grande souplesse, en passant par des activités manuelles en tout genre. Ses poches, nombreuses et discrètes, relèvent du génie. Elle ne gênent absolument pas une fois chargées et sont, pour certaines, excessivement pratiques en voyage car hors d’atteinte des pickpockets.
La résistance est impressionnante ; après tout ce qu’ils ont déjà vécu, ils n’ont pas une trace. Ils sont réputé pour tenir au moins dix années sans souci. Ce qui me mène à la logique de l’éthique : ce pantalon n’est malheureusement pas produit localement en Europe cependant la durabilité du produit et son caractère “hors mode” compense la premier point négatif. La marque propose depuis peu également une variante en matière dit éco-responsable ; je creuserai ça lorsque je renouvellerai le stock… dans longtemps !
La polyvalence est étonnante également. Aidée par le confort de portage déjà, elle est grandement accrue par le type de tissu utilisé par la marque. Ils appellent cela le G1000 et ont tout une histoire autour de celui-ci, mais l’idée globale est qu’il est “waxable”. C’est à dire que de base, on aura un tissu très respirant tout en étant bien protecteur, idéal en période plutôt chaude. Et en cas de climat plus délicat, on pourra le recouvrir facilement d’une cire naturelle invisible après application, qui le rend réellement imperméable et plus chaud. Je l’ai également personnalisé par un système d’attache à la ceinture et de fermeture des jambes en bas pour une meilleure protection ou transformation en pantacourt si besoin.
L’apparence enfin, en marron, il fait un peu baroudeur j’avoue, mais en noir, il passe beaucoup mieux en société, enfin de façon acceptable en tout cas. Ce qui fait qu’avec uniquement mes deux fjall, je peux palier à l’ensemble des activités nécessaires en voyage. Par précaution, j’avais pris une tenue de pratique martiale, mais je me rends compte que ce n’est pas nécessaire au final. Je vais donc poursuivre ma route avec uniquement ces deux pantalons.
Autre bémol de la marque pour moi, mis à part un manque d’engagement en responsabilité, c’est leur orientation très “chasseur”.
Voilà pour ce premier partage d’équipement. Si vous avez des questions, lâchez-vous. Merci à Nico, expert en équipements et copilote Bellifontain, pour la découverte de ce pantalon et merci à Freddy, mon éternel binome de randonnée et amoureux de la nature et des Pyrénées, pour les photos enneigées de cette page.